J'ai approché le loup
"J’ai approché
J’ai approché de si près les secrets de l’Univers
J’en ai aperçu les moindres éclats
Les points de convergence
J’ai approché, affamé, de la connaissance
Qui n’a de sens que dans le don
Le don de soi
L’oubli de toutes nos certitudes
De toutes nos amertumes
J’apprends à me laisser porter sur les courants de vie
À accepter le rythme, les chants de notre Moi
À écouter, à méditer, observer et se taire… mais surtout à apprendre à se laisser guider par la force vitale qui nous accompagne…
Je les ressens de mieux en mieux… ces fils conducteurs et discrets… ces fils si présents qui nous dessinent en cœur
Ils partagent le temps en segments d’amour
Ils vibrent au diapason de l’émoi, de l’émotion
Du rayon de soleil qui me frappe à l’instant même
Et fixe
Et fige ce moment sur ma rétine licencieuse
Pétrifiée par ton sourire
Une lèvre goguenarde s’attarde alors, et traîne sa langueur sur mon corps d’éther…
Sur cette enveloppe décharnée, oubliée par l’espoir
Et la désespérance se délite dès lors, se décompose en lambeaux de chairs
Elle fond, se fond et délave mon âme
Et lui rend un parfum d’éternité…
Ici et là les grains de beauté fleurissent
Tandis que mes foulées me ramènent ton souvenir
Une perle de pluie sèche au coin de mes lèvres
Une perle de pluie s’assèche au feu de tes rires
Une perle de vie neige sur mon cœur trop sage
Une perle de suie souligne de tes yeux l’étonnant mirage
Un frisson s’échappe peu à peu de ces doigts d’où jaillissent chaleur, amour, don, partage d’émotion
Mon âme se détache, se libère des tensions particulières
Et montent les essences
Ces sensations d’Être
Cette subtile appréhension de l’idée même de Liberté
Ce vertige incommensurable du divin
Illusion ultime
Illusion si futile
Miroirs décharnés et chenus
De notre condition humaine
De bêtes de somme
De chairs à canons
De chairs à beauté
J’ai eu si crainte d’être emporté dans ce tourbillon d’étoiles…
Mes faiblesses s’appellent paix, calme, quête impossible d’harmonie intérieure…
L’écriture m ‘est évasion…
Tout est trop facile, trop ennui…
Je ris de dame Mort…
Je l’espère…
Nous danserons au clair du sabre des esprits reposants
Au clair de Lune qui éblouit l’obscurité naissante de ton cœur
Nous danserons en rondes sabbatiques les diaboliques tourniquets des champs de nos corps… les tourbillons infernaux, les images de cathédrales démantibulées…
Vieillesse… caducité… vieillesse…
Vieillesse… caducité… vieillesse…
Le loup gambadait joyeusement sur les plaines de tes craintes
Repu
Rompu
Il te cherchait en corps… toi la fée, la sainte…
Le Loup s’amusait à t’imaginer dévoilée,
Impudique sous ses crocs de glace…
Il décortiquait les sombres éclats de ton esprit,
Les voiles saccagés de tes peurs cachées… au sein de tes fortes places
Il s’en repaissait
De toi si épris
Le Loup
Souriait
D’un rictus de gloire
Il gambadait sur les chemins de ton cœur,
De ta peur
Le Loup
La mangeait et la nuit lui apportait l’espoir
J’ai le sentiment étrange d’avoir franchi un nouvel état de conscience,
De m’être réveillé aux détails de chacune de mes respirations,
De chacune de mes actions…
Patience… sapience…
If Yves