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Le corps engourdi
"Le corps engourdi… je pense…
Je pense à Toi…
Et, à tous ces instants dérobés à la folie du temps,
À la folie de ces gens,
Qui courent leur vie sans émoi, sans Nous, sans Moi…
Je pense…
Je pense
À ces éclats de lumière…
Qui traversent d’une lame fugitive
La verte frondaison, sombre et altière,
Drue et rafraîchissante, sous l’onde sensitive…
De Dame nature
La primesautière morsure
En une saison écrite par mes doigts qui courent
Sur toi, sur Nous, sur la plaine et les vallons de ton or
En forçats, en bagnards sans fards de cette peine, de ce tourment
Dont je porte, haut et fier, la belle flétrissure tatouée sur ma peau
Incendiée sous la tienne… Moi l’amant assoiffé de ton âme, de ton corps à corps
Je pense
Oui, je pense
À toi
À Toi, qui m’ouvre tant de voies
Nouvelles, inconnues, lumineuses et pourtant déjà mille fois vécues
Découvertes de peau à peau de lèvre à lèvre
Je pense et chante de mon cœur la fièvre
If
Yves
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