Je te vois courir
"Je te vois courir, jour après jour, Tel un Funambule
sur les crêtes tatillonnes du Monde… de la vie
le fil, le rasoir… aussi fragile qu’une bougie
Tu ne t’offres jamais le temps, tu t’essouffles
Au creux de la tempête, tu frissonnes, tu trembles
et tout ton être bouillonne…
Je te vois courir à en perdre le souffle ces chimères…
te heurter au mur des illusions… repère des désillusions…
Je te vois courir, souffrir, à peine si je t’imagine encore rire
et toi, tu accélères en corps par peur de vivre tes passions
tu accélères encore, plus vite, toujours plus vite…
tu fuis, tu t’enfuis, tu te fuis plus vite, toujours plus vite…
Je t’observe dans ce miroir, blême… tu es blême… blafard…
Tu crèves de tes rêves perdus, submergé par ton cafard…
Tu cours là-bas
Et moi, j’accours, pour toi…
Moi, ta conscience… cette petite étincelle d’espérance
Cette petite lumière d’intelligence, d’ingérence…
Tu cours là-bas
Et moi, j’accours, pour toi…
Je te laisse en souvenir une présence, une bulle
Arc-en-ciel d’émotionnelles danses, petit funambule
Une bulle sur laquelle je chante l’écume
Des jours, des nuits où je tue l’amertume
De mes rires espiègles, de mes facéties j’ouvre
Ton cœur, et t’en montre les portes, les voies du possible
Petite étincelle qui réchauffe du bout des os l’âtre de ton intérieur feu
Petite étincelle qui s’offre aux eaux resplendissantes du bleu de tes yeux
Tu cours là-bas dans mes bras
Et moi, j’accours… je n’accours que pour renaître avec toi…
If
Yves