"
Je m'étonne en corps
"Je m’étonne encore d’un sourire,
d’une perle de rire
Du torrent de l’âme qui chante aux trésors
de nos cœurs
Je m’en étonne en corps
ou même pire
En veines écarlates fleurs
de nos chairs la douce chaleur
Je m’en étonne et me surprends à rêver
Aux charmes d’antan
À ces sortilèges d’enfant
Jetés, pêle-mêle, … visages relevés
à l’ensorceleuse bohémienne
Qui tourne follement mes sens
D’une frénétique danse faite mienne
Je m’y envoûte, extatique, et l’encense
Oui, je m’en étonne
et me surprends à rêver
aux larmes du vent
qui courent au long de ma vie
aux éclairs qui déchirent le voile du temps
aux nuages qui tonnent
et assèchent d’un baiser de mes tourments la lie
Nuits et Brouillards
en volutes
s’y roulent
passé présent devenir
s’écroulent
sous l’auvent
de nos luttes
foulards
de nos souvenirs
ou même pire
Je me surprends à rêver
à une simple rasade de vin
Je me dis alors qu’il serait vain
de lutter
contre l’inéluctable présent
comme un manque d’humilité
de la course des astres…
de notre naissance
au désarroi…
de la joie
au désastre
Oui, je m’en étonne
tandis que mon cœur fait
une ronde…
Défait
je danse, agile,
d’une toquade
bataille l’escouade
de mes sentiments livre l’onde
et mon cœur enivre
Je dors à l’ombre de ton cœur
vie chérie
amante fidèle
au sein de ta chaleur
M’abritera-t-elle ?
De la faim de l’envie
Je m’étonne en corps
D’y voir briller du béant de l’âme l’or
Épars pillé au gré des saisons
Brumes matinales
naturelles fumaisons
Compagne féale
De mes noctambules songes
Où, nu, je plonge
Et nage
Au milieu de tes rires
De tes soupirs
Ou même pire
Et nage
Pour m’y reconnaître
Fenêtre
De ta peau
De ton eau
plaisirs
Du partage
Sans nul autre nuage
De la vie
Ni incendies
ni orages
N’y survivent
au bout de tes lèvres le feu que mon cœur avive
Je dors à l’ombre de ton cœur
Je m’en étonne en corps
À corps
Je dors à l’ombre d’une fleur
En cœur
À coeur
If
Yves